Sois gentille...

Sois gentille...

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Vague à l'âme

17 Dec 20

Qu’est-ce qu’on cherche ?
Quel est le moteur qui nous fait avancer ? Quelle est la curiosité qui nous pique, nous pimente la vie, nous fait tout changer.
Cherche-t-on tous des choses différentes ? Ou sommes-nous tous poussés par la même force, de survie, de vie, d’épanouissement ?
Qu’est-ce qu’il y a tout au fond qui nous pousse à faire fonctionner tous nos organes, faire pousser nos cheveux, guérir ou tomber malade ?
Nous ne sommes pas QU’une somme d’acquis.
Nous ne sommes pas QUE les croyances pathogènes qui nous ont pétries.
Nous ne sommes pas non plus QUE notre intellect qui s’acharne à mettre un début et une fin à tout, à nous imposer sa vision linéaire du temps, un monde causal où “on a rien sans rien”, où la réussite doit se payer d’efforts et de souffrance.
Alors on est quoi ?

Où est-ce que je me situe moi, entre ceux qui m’aiment, ceux à qui je manque, ceux qui sont prêts à aller faire du vélo avec moi pour avoir un peu de sexe, ceux qui sont même pas foutus de dire bonjour avant de de balancer une photo de leur bite, ceux qui ne peuvent pas venir, mais qui t’envoient “gentiment” une pensée, un mot doux au lever.

Gentiment. J’adore cette expression. Elle me fait penser à ma grand mère suisse. A une époque où on se souciait encore de faire du bien, où on prenait encore un peu le temps de partager une pensée, un remerciement, pour faire plaisir. Même si je sens finalement le caractère d’obligation sous-jacent qu’impliquait ce comportement. Ou le caractère moral. On est gentil pour faire plaisir ? C’est gentil parce que c’est bien élevé ? Ou parce que ça exprime l’amour de l’autre ? Ou parce qu’on le ressent, et donc ça fait du bien. À la fois de le partager et de le recevoir. Donc en fait, d’un échange d’émotions, de cette circulation, cette spirale d’énergie bienfaitrice on en a fait un “ça se fait”, “mets lui un petit mot” “gentiment”.

Entre gens biens on se doit quelques égards, quelque respects. On s’écoute, et on fait attention à ce qu’on entend. Ça arrondit les angles, ça permet aussi de lisser quelques imperfections, surprises ou différences.

Aujourd’hui je suis en colère.
J’ai été prise au dépourvu. Je ne veux plus de sexe, plus d’aventure, plus personne. Je me suis fait avoir. Moi qui me pensais insensible, effarouchée aux questions de l’amour.


Ils en parlent :

Un homme debout - Franck Lopvet

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